Hola chicos !
Dernier post d’Amérique du Sud car d’ici quelques jours nous nous éloignerons encore plus de vous en volant jusqu’à la Nouvelle-Zélande ! Mais avant ça nous allons vous conter « Les aventures d’Adrian et Diane dans la forêt amazonienne » comme promis ^^ ! Par où commencer ?!? Aller dans la jungle, ce n’est pas rien comme expérience et les sentiments sont si nombreux que nous avons de la peine à faire une synthèse du tout. L’article est long, faudra vous accrocher: bonne lecture!
Après passé 3h de vol, accompagnés d’un gars à la tête de tueur menotté, nous avons atterris à Iquitos le 11 janvier à 11h. Directement pris en charge par notre guide Cesar à l’aéroport, nous commençons par poser nos affaires à l’agence. Nous avons 2h30 devant nous avant que le bateau ne parte remonter l’Amazone en direction de notre lodge. Cesar choisit donc de profiter de ce temps libre pour nous emmener manger au marché local… Dès le départ, c’est une immersion totale : pas d’autre alternative, nous mangerons les mets locaux. Nous avons le choix entre du poisson-chat grillé, du piranha grillé, du caïman grillé, des pâtes de poulet en brochette ou du porc, le tout accompagné de boulettes de riz cuit dans une feuille de palmier. Comme nous sommes tous les deux très curieux, nous choisissons de manger du caïman. Mais avant ça, apérooo : brochettes de suris grillés ! Le suris est une larve d’env. 4cm de long sur 1,5cm de large que l’on trouve dans le tronc de certains arbres… Beurk, vraiment vraiment VRAIMENT dégoutant ! Surtout que pour expliquer à quoi ressemble la bête, la vendeuse nous en montre gisant vivantes dans un seau… Beurk beurk beurk ! Mais vous nous connaissez : nous sommes très courageux et nous les avons mangé ! Si si si on l’a fait et bien que je ne sois pas capable d’en manger plus d’une, je dois avouer que le goût n’est pas si mal. Quant au caïman, c’est délicieux : une texture de blanc de poulet et un goût qui se rapproche du poisson. Après ces premiers aventures, le guide nous emmène chez sa belle-mère boire une petite bière pour se rafraîchir car ici il doit bien faire 35°.
À 14h, nous montons à bord du Stephanie qui nous conduira en trois heures, sur les eaux de l’Amazone, jusqu’à notre lodge.
L’accueil est parfait, les gens ici sont tous adorables et serviables, en résumé : nous adorons cet endroit ! Juste après le souper, nous partons pour notre première excursion amazonienne ^_^ : une courte promenade de nuit dans la forêt. Pas besoin d’aller très loin, à peine à 15m de notre chambre, nous trouvons notre première grenouille puis, 20m plus loin, notre première grosse araignée. Brrrr il ne faut pas avoir des petites bêtes ici ! Nous partons ensuite à l’orée de la forêt, 30m plus loin, où nous croisons le chemin de deux tarentules de 4cm de diamètre et d’un scorpion. Ca promet pour la suite… Mais maintenant il est temps de dormir. Dès la première nuit, notre sommeil est bercé par les croassements des grenouilles, le chant des oiseaux nocturnes et différents autres bruits provenant de la forêt et de la rivière.
Le 12 janvier, notre journée commence à 06h30 par une longue marche de 5h dans la jungle ! Nous chaussons nos bottes en plastique obligatoires pour aller dans la selva et c’est parti ! Nous croisons de petits singes se régalant de sève, des singes nocturnes bien installés dans leur nid, commençant leur nuit, différentes autres sortes de singes toutes plus belles les unes que les autres, des papillons bleu flash, un écureuil très peureux, une multitudes d’oiseaux dont des perroquets jaune et bleu majestueux. La faune, bien que bruyante et très présente, ne se montre pas derrière chaque arbre (l’expression « à chaque coin de rue » n’est pas adéquate ici ^^). Elle se laisse chercher, se laisse découvrir petit à petit et avec pas mal de patience. Nous sommes en train d’observer des singes quand tout-à-coups Adrian, regardant tellement haut dans la canopée, perd l’équilibre, trébuche et tombe dans l’arbre le plus épineux de toute la forêt amazonienne ! Une vingtaine de toutes fines épines se retrouvent loger dans son coude gauche. Les guides essaient tout de suite de les sortir à l’aide de leur canif mais elles sont cassantes et cela s’avère impossible. Les guides prient pour que cela ne gonfle pas et nous continuons notre route. A notre arrivée à la lodge, nous mettons près de 45min à extraire à l’aiguille une à une ces maudites épines. A l’heure où j’écris ce post, aucune infection n’a pointé le bout de son nez bien qu’il en reste quelques-unes dans son coude, un petit souvenir ! Plus tard dans la balade, le guide ramasse une noix du brésil par terre, la pèle, la casse en deux et nous offre à manger les larves vivantes cachées à l’intérieur. C’est encore plus dégu’ que les suris grillés !!! La bête bouge dans ta main alors que tu la portes à la bouche… Mais là aussi nous avons été très courageux et nous les avons mangé !!!
L’après-midi, nous partons en petite barque à moteur observer la nature et ses habitants. Nous revoyons des singes, des oiseaux, des chauves-souris dormant sur le tronc et, à un croisement de deux bras de rivières, de timides dauphins d’eau douce. Sur le retour, nous découvrons, perchés tranquillement au sommet d’un arbre, deux paresseux.
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Comme si le monde avait cessé de tourner… Nous ressentons en même temps la force et la tranquillité de la nature. Nous savons que s’il arrivait que l’on se perde, la forêt nous avalerait touts crus mais en même temps tout semble si paisible ici. Les eaux brunes foncées, presque noires de l’Amazone, coule en douceur mais ne permettent à aucun moment de deviner ce qu’il se trouve à plus de 10cm de la surface. Certains cris d’oiseaux sont à la limite de l’effrayant alors qu’ils appartiennent à des oiseaux magnifiques. C’est très bizarre comme sentiment…
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Le soir venu, nous réembarquons pour tenter de trouver des caïmans mais nous rentrons bredouille.
Le deuxième jour, nous partons pour la journée marcher dans une zone plus dense à la recherche de plus d’animaux. Nous croisons d’autres singes dont des grands primates orangés et des petites fougueux. Un mille-pattes au bord tranchant vient également à notre rencontre. A mi-chemin, nous arrivons sur un lac où nous apercevons un caïman bronzant dans les plantes aquatiques, de grands et très bruyants oiseaux à crête (des ruminants… Si si c’est vrai, ça existe !) et un charmant ver d’eau. Nous observons au loin un oiseau exotique accompagné ses petits et délogeons un énorme caïman de 4m d’après les dires du guide. Nous n’avons vu pour notre part que la grosse vague qu’il a formé en fuyant. Au retour, nous remontons dans la barque pour manger en appréciant les bruits de la nature. C’est magnifique !
Le soir même, nous retentons la chasse au caïman. Nous ne trouvons que des jolies grenouilles très photogéniques.
Le 14 janvier, nous partons le matin tôt pour un « bird watching » magique. Longeant les rives toute en discrétion dans notre canoë, nous découvrons la légèreté de la nature au petit réveil. Nous croisons sur le chemin un ami de Cesar qui nous présente fièrement ses prises du jour : un poisson-chat, des piranhas végétariens, un poisson au look préhistorique et un autre magnifique poisson dont le nom m’échappe. Ce court intermède, nous permet de découvrir les dents acérées des piranhas : impressionnant ! Nous revenons déjeuner à 8h à la lodge avant de grimper à près de 50m dans la canopée pour découvrir la forêt vue d’en haut à l’aide de tyroliennes. Bien que la vue soit à couper le souffle, je n’ai que peu apprécié cette excursion, je tremblais comme une feuille à l’automne là-haut. Adrian, quant-à-lui, volait d’arbres en arbres tel un vrai petit singe d’ici.
L’après-midi, Cesar nous emmène à nouveau nous balader en canoë. Ce moyen de transport simple et silencieux permet d’approcher de plus près les animaux mais nécessite de bons muscles aux bras… ou de bons accompagnants ^^ ! Installée au centre avec Cesar devant et Adrian derrière, tous deux pagayant, j’ai passé une après-midi des plus agréables ^. Cesar m’appellait d’ailleurs « la reina »… « Como esta la reina ? » ; « Muy bien, muy bien ! » hahaha !! Enfin muy bien jusqu’à ce que la reina se prenne une branche remplie de fourmis en plein dans le visage ! Heureusement pas dangereuses mais cela reste peu plaisant de se retrouver couverte de fourmis. Beurk ! C’est d’ailleurs lors de cette sortie que nous nous sommes retrouvés avec le plus d’insectes sur nous. Petite araignée verte, moyenne araignée brune, grosse araignée noire à gros corps, fourmis rouges, fourmis noires, sauterelles vertes, sauterelles noires, sauterelles brunes, attaques de moucherons sur les pieds, attaques de moustiques dans le cou… Non mais on aime l’Amazonie, on vous promet hahaha ! Et encore… les arbres que le canoë frotte ont des sortes de petites larves et des milles pattes sur leur tronc. D’un sympathique tout ça ! Nous revenons de nuit après avoir admirer le coucher du soleil sur la selva.
Le dernier jour, nous avons le droit à une grasse matinée jusqu’à 7h30 avant de partir pour Chino, le village voisin, à la découverte de l’artisanat local et des gens d’ici. Tout le monde est très accueillant et souriant. Le yuca (du manioc, qui est un des aliments principaux) cuit gentiment à petit feu dans une énorme casserole devant la maison. Il sera utilisé pour la préparation de la Jungle Beer, généralement bue le samedi par tout le village. Nous terminons notre visite chez une charmante famille à boire de la bière (à 10h30 !). Ils sont très fiers et très heureux de nous montrer les poissons qu’ils ont attrapés, principalement des piranhas et des poisson-chats, et leur ruche naturelle qui s’avère être un bout de tronc coupé dans lequel les abeilles avaient fait leur nid. D’ici peu de temps, ils ouvriront le tout et récolteront le miel. Nous achetons quelques souvenirs avant de retourner à la lodge pour faire notre sac.
Voilà, la forêt amazonienne c’est terminé : quelle expérience inoubliable !!! Les gens vivent dans un autre monde, dans la paix et un environnement des plus incroyables. Notre départ, qui est également synonyme de la fin de notre aventure en Amérique du Sud, nous rend nostalgique avant l’heure…
De retour à Iquitos, Cesar nous emmène visiter le marché de Belen. Une fourmilière de locaux, aucun touristes en vue, vendent des épices, des fruits et légumes, du poisson ou encore du poulet à même de vieux étalages en bois. Les odeurs sont intenses, le sol est recouvert d’écailles de poisson, de restes de poulet, d’écorce de noix de coco, d’épluchures de légumes et leurs mouches, nous y trouvons même une mâchoire de bœuf… Nous comprenons pourquoi notre cher guide nous a dit de changer nos tongs pour des baskets. À un coin de rue, nous sommes surpris de voir deux vautours se régaler de ces fameux restes. Un retour à la civilisation marquant…
Merci d’avoir tenu le coup et d’avoir lu cet interminable post jusqu’à la fin ! Désolée, c’était impossible à résumer…
On se recontacte sur un nouveau continent ^_^ ! Ciao !
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