On s'est encore perdu

Hola chicos !

Après 12h de bus détestables, le pire trajet en bus que nous avons connu depuis notre départ (toilettes impraticables avec les odeurs qui s’en suivent, routes défoncées, bébé qui pleure, voisine de Jonas qui lui dort dessus,  bouteille de vin qui cogne dans le porte-bagages, réveil oublié qui sonne à 3h du matin………), nous sommes arrivés à La Paz le 18 décembre.

Une fois entré dans la ville, le bus se faufile sur des kilomètres à travers un fouillis infernal de voitures, minibus et taxis. Chose étonnante : nous roulons à plat! Bizarre ma chère maman m’avait parlé d’une ville au fond d’un trou… Ce n’est qu’après 45min de klaxons, freinages brusques et attente sur place que la route débouche sur l’ENORME cuvette dans laquelle se loge le centre ville. Très impressionnant ! Les pentes, d’un dénivelé ahurissant, couvertes de petites maisons couleur terre cuite, nous laissent sans voix. La ville s’est construite sur chaque flanc de montagne possible à perte de vue.

Nous choisissons le premier jour de nous reposer de notre horrible voyage en bus: massage d’une heure à 12.- chf pour Jonas, coiffeur à 5.- chf pour Adrian et sieste pour moi (et c’est moi la fille…hahah!). Le deuxième jour, nous chauffons nos mollets pour atteindre un premier mirador malheureusement fermé. Nous nous rabattons alors sur la place de jeux juste à côté qui semble également offrir un beau panorama. La vue est très belle mais le clou du spectacle s’avère être la descente vertigineuse de mes deux gardes du corps, en toute grâce, du toboggan géant : tous deux finissent avec le coccyx en miette sous les rires des mamans et des enfants boliviens, grand moment de rigolade ! Après être allé voir l’un des stades de foot le plus haut du monde, nous trichons et prenons un taxi pour atteindre un deuxième mirador. La vue y est magnifique ! Nous tombons tous trois d’accord qu’il s’agit de la ville la plus folle que nous ayons vu dans nos vies de grands voyageurs. Nous nous dirigeons ensuite de l’autre côté de la cuvette pour flâner dans les petites boutiques d’artisanat. Ici les prix se négocient mais à 3.- le bonnet nous avons de la peine à soutirer des sous à ces aimables petites dames. Nous avançons dans les ruelles jusqu’à atteindre le marché aux sorcières où se vendent les herbes médicinales, les offrandes et… les fœtus de lama (avec les poils ou en mode momie à choix hahah)!! Hum, pas très ragoûtant ! Ils sont encore aujourd’hui enterrés sous chaque nouvelle maison afin de porter chance. Nous continuons notre route afin d’atteindre la ruelle aux chaussures pour qu’Adrian se rachète de nouvelles baskets mais malheureusement ici les tailles supérieures au 42 se cachent. Ce détour nous permet de tomber sur un gigantesque marché fourmillant de partout. Nous y sommes presque les seuls touristes (facile à évaluer, nos trois têtes dépassent du reste de la foule). L’ambiance très locale y est géniale: beaucoup de bruit, les appels aux promotions diverses, des marchands de nourriture en brouette, des odeurs jusqu’alors inconnues, des bus verts et chromés klaxonnant et tentant de se frayer un chemin dans la vague humaine : ici ça bouge ! Nous sommes ravis de cette immersion inattendue.

Le troisième jour, nous nous réveillons tristounets car il s’agit déjà de notre dernier jour en Bolivie… Pas prévu au départ, ce détour par la Bolivie était une découverte magnifique. Pour la première fois depuis le 15 octobre, nous regrettons réellement de n’avoir pas plus de temps à disposition (entre guillemets bien entendu, nous nous entendons) mais nous nous réjouissons du Pérou et du reste. La Bolivie sera une étape de notre prochain tour du monde ^^ ! Nous prenons donc, le 20 décembre, notre moyen de transport préféré pour atteindre Copacabana et la frontière péruvienne.

À nous Puno et ses îles flottantes, Cuzco, Pisàc et le Machu Picchu avant d’arriver en 2014 !

Hola chicos!
Jonas, Adrian et moi avons passé la frontière bolivienne le 15 décembre. La seule possibilité de rejoindre le Salar d’Uyuni est de passer pas une agence de tourisme, nous avons donc remis nos vies entre les mains de ce cher Guilson: notre chauffeur/guide.
À bord de notre Toyota Land Cruiser des années 1990, nous nous enfonçons dans le désert jusqu’à atteindre la réserve naturelle d’Eduardo Avaroa, créé dans les années 1970 afin de protéger les nombreux flamants roses en voie de disparition qui s’y trouvent. Le premier jour, nous roulons jusqu’à la Laguna Blanca. Une lagune blanche de sel dans laquelle se reflète les montagnes et volcans voisins, magnifique. Nous continuons en direction de la Laguna Verde qui tient sa couleur de la forte concentration en arsenic et en cuivre dans ses eaux. Malheureusement, il n’y a pas de vent et le vert ne ressort qu’à peine. Sur le chemin, nous nous arrêtons faire baignade dans un bain naturel d’eau à 36 degrés au milieu d’une grande plaine andine. Nous montons ensuite à 5’000m pour observer des geysers sulfureux. Nous finissons la journée sur la Laguna Colorada: un grand lac de couleur ocre remplie de flamants roses. Les couleurs rouges dues aux algues microscopiques (Dunaliella salina) sont magiques et voir tous ces oiseaux en liberté nous fait particulièrement plaisir.

Petite particularité de ce tour: nous sommes tout le long entre 3’5000 et 5’000m d’altitude et cela se ressent: nous avons mal à la tête, sommes fatigués sans rien faire et très vite essoufflés lors du moindre effort. Notre guide nous conseille d’ailleurs de visiter en “caminando con calma” (marchant tranquillement).

Après un bon souper dans le refuge, les propriétaires nous forcent à l’extinction des feu… Au sens propre, en éteignant toutes les lumières! La nuit est froide mais avec nos multiples couvertures nous survivons.
Le lendemain, nous partons voir “El arbol de piedra“, un arbre de pierre forme par les vents du désert. Nous visitons ensuite des nombreuses lagunes remplies de flamants roses. Sur leurs fines pâtes, ils semblent nous offrir de verticales ballets, superbe! Nous dormons cette deuxième nuit dans un hostel de sel: les briques sont en sel, les cadres de lit sont en sel et le sol est fait de gravillons de sel. Cela donne beaucoup de charme au lieu mais ce n’est pas réellement pratique: par ex. impossible de poser quelque chose par terre, impossible de marcher en chaussettes…
Le troisième jour, nous filons en direction du Salar d’Uyuni: 12’000km2 de désert de sel nous éblouissent. À l’horizon, le sel craquelé fait disparaître le bas des montagnes qui paraissent alors voler. C’est fantastique! Nous y faisons trois arrêts: un pour visiter “l’Isla Incahuas” littéralement en quechua “la maison des Incas” qui est une île couverte de cactus millénaire au plein centre du Salar, un deuxième pour faire des photos sur cette étendue immaculée et un dernier pour voir la récolte de sel et manger une morce ( non pas de sel mais bien d’un repas préparé avec amour par notre Guilson préféré).
Nous terminons notre tour sur un cimetière de locomotives et wagons tous oxydés, abandonnés aux abords de la ville d’Uyuni.
Nous avons maintenant 4h à attendre avant de prendre un bus de nuit pour rejoindre La Paz.

Anecdotes du jour:
– Les trois brésiliennes qui nous accompagnent remettent de la crème solaire indice 60 à chaque arrêt!!! Les plus grandes utilisatrices de crème solaire dellll muuunnndoo!
– Les boliviens sont petits. Les habitations, et en particulier les portes des WC, sont construits à leur hauteur…. Jonas et Adrian comptent déjà de nombreuses bosses.
– Yeah Yeah Yeah!